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Des élèves ukrainiens présentent leur pays aux 9CO à Vouvry

Le CO du Haut-Lac à Vouvry accueille huit élèves ukrainiens hébergés dans l’Ecole des Missions à Saint-Gingolph. Le 23 janvier dernier, une journée intitulée «Ukraine, à la découverte de mon pays» a été organisée pour les 9CO, en collaboration avec Izabella Mabillard, déléguée à l’intégration de l’Association des communes du Haut-Lac.

Pour mener à bien ce projet de partage géographique, historique, culturel et culinaire, Céline Progin-Revaz, enseignante de soutien aux élèves allophones, a été épaulée par sa collègue Léa Léger, et Jennifer Navarro, étudiante ayant quelques heures de soutien au CO.  «L’idée de cette journée a surgi lors d’une formation pour le soutien aux élèves allophones et à partir de là on a construit ce projet avec l’appui de la direction», commente Céline Progin-Revaz. C’est ainsi que toutes les classes ont vécu pendant quelques heures des activités découpées en trois temps leur permettant de poser un autre regard sur l’Ukraine, à partir de celui de leurs camarades d’école ayant quitté leur pays et trouvé refuge en Valais, et dont la perception est naturellement différente de celle figurant à la Une des médias actuellement. A partir de la trame d’un diaporama existant et dans un esprit de co-construction, les élèves ukrainiens avaient préparé leur partie et ce fut un important travail, sachant qu’il fallait parler en français, avec des capacités linguistiques très inégales, gérer la prononciation et s’exprimer à haute et intelligible voix devant un auditoire composé pour une grande partie de visages inconnus.

 

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Les élèves ont chanté l’hymne de leur pays avec la couronne de fleurs, symbole de la culture ukrainienne.

 

Comme le relève l’enseignante, ils avaient sous les yeux le texte en ukrainien et en français, pour savoir exactement ce qu’ils disaient. Tout a commencé par le chant de l’hymne ukrainien, moment particulièrement émouvant, et s’est conclu avec la chanson victorieuse de l’Eurovision en 2022, avec au milieu des extraits de vidéos de danses traditionnelles, mêlant ainsi culture historique et contemporaine. Les élèves ont dévoilé de multiples facettes de leur pays, donnant par exemple l’explication des couleurs du drapeau (bleu azur pour le ciel et jaune pour les champs de blé, principale ressource du pays) ou montré la richesse naturelle au cœur du delta du Danube. Les 9CO ont été invités à répéter quelques mots du langage courant en ukrainien. Chaque élève allophone a aussi dit ce qu’il aimait tout particulièrement de son pays, citant notamment la capitale Kiev, la mer d’Azov et ses plages ou l’école, avec, en complément visuel, des photos. Le deuxième temps s’est déroulé en cuisine et les élèves de 9CO se sont attelés à la préparation des vareniki et des blinchiki, sous la houlette des enseignantes en économie familiale de l’école ayant participé à cette ouverture à la cuisine ukrainienne avec beaucoup d’enthousiasme et un peu de stress. Après la réalisation des deux recettes, les élèves sont retournés dans leur classe pour un «Kahoot». Cette activité ludique, composée de questions nécessitant de choisir parmi des réponses multiples ou des «vrai/faux», a démontré qu’ils avaient pour la plupart retenu nombre d’informations de la présentation. Pour terminer, les élèves ont dégusté leur préparation culinaire. Ils ont évidemment apprécié l’atelier cuisine, mais aussi été particulièrement impressionnés par le hopak, danse avec des acrobaties spectaculaires, par la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev ou encore par la mer. «C’est intéressant tout ce qu’on a appris sur l’Ukraine», dit l’un des élèves. Et une autre de compléter: «Les paysages sont trop beaux.»

«L’idée de cette journée a surgi lors d’une formation pour le soutien aux élèves allophones.»
Céline Progin-Revaz

Ce projet interculturel autour de l’Ukraine a par ailleurs permis à Elena Patranica, aujourd’hui étudiante à l’Université et ayant été il y a quelques années élève au CO de Vouvry, un partage intergénérationnel, puisque sa maman d’abord impliquée dans cette aventure l’y a associée. Et l’histoire ne s’arrête pas là, étant donné que sa grand-maman est venue de Moldavie en bus pour mettre la main à la pâte. Montrant avec émotion le bloc où elle cuisinait alors qu’elle était élève en cours d’économie familiale, Elena Patranica se souvient de son arrivée dans cette école, ne sachant alors pas le français, et de ses premiers pas vers l’intégration. «Evidemment, les circonstances n’étaient absolument pas les mêmes, mais je ressens un peu de ce que vivent les élèves ukrainiens arrivés depuis peu au CO», explique-t-elle. Et d’ajouter: «Cette initiative consistant à offrir aux élèves du CO une occasion de découvrir un peu de l’Ukraine me fait super plaisir et je suis très heureuse de partager nos traditions culturelles et culinaires, en plus en famille avec ma maman et ma grand-maman.» 

Pour Céline Progin-Revaz, le bilan d’une telle journée est gagnant-gagnant: «C’est valorisant pour les élèves ukrainiens de pouvoir parler de leur pays et les 9CO ont enrichi leurs connaissances grâce à leurs camarades.» «Ce sont habituellement les élèves ukrainiens qui découvrent notre histoire, notre culture et notre gastronomie et là c’était sympathique que ce soit pour une fois l’inverse», souligne Mireille Fournier, collaboratrice scientifique au Service de l’enseignement en charge de la scolarisation des élèves ukrainiens. Admirative, elle relève que les enfants ont été courageux d’oser s’exprimer en français face à un public. Un grand bravo.

Nadia Revaz

 


Revue des médias
Elèves ukrainiens en Valais


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