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Les 8e Journées culturelles au LCP autour de l’eau et de l’alimentation

Tous les deux ans, le Lycée-Collège de la Planta de Sion organise des «Journées culturelles» pour les étudiants de 3e et 4e années.

 

Cette année, la 8e édition avait pour titre «La planète se mâche pour nourrir». Durant trois jours, les collégiens ont abordé la problématique de l’eau et de l’alimentation, enjeu essentiel pour aujourd’hui et demain, tant au niveau local que global.

Emmanuel Reynard 
Lors de la conférence d’Emmanuel Reynard

Dans le programme concocté par Pierre Pannatier, professeur et proviseur au LCP, il y avait 3 conférences 3 expositions, 2 films et 18 ateliers (2 par classe). Parmi les intervenants, comme à l’accoutumée, le LCP était fier de pouvoir accueillir d’anciens étudiants devenus experts dans leur domaine (Camille Pitteloud, biologiste à l’Etat du Valais, Marie Parvex, journaliste au Nouvelliste, etc.).
 exposition de travaux d'élèves

Du côté artistique, en cours d’arts visuels, les élèves de Line Evéquoz avaient réalisé deux imposantes peintures sur panneaux, ceux de Nicole Pacozzi une série de travaux avec la technique du pastel pour représenter l’eau dans tous ses états et ceux de Grégoire Züger des planches BD colorées.

exposition de travaux d'élèves
 
exposition de travaux d'élèves 
 

Des travaux artistiques d’élèves en lien avec la thématique étaient exposés.

Elément original de cette édition, les étudiants ont eu une période pour rédiger une synthèse en classe et par classe, avant de la présenter face à l’ensemble des élèves de leur degré. La conférencière Awilo Ochieng Pernet a accepté de livrer au terme de chacune des synthèses de classe un commentaire permettant d’élargir la réflexion. Le vendredi après-midi, tous les bilans n’ont pas pu être partagés, faute de temps. Ainsi que l’a souligné Pierre Pannatier, «l’organisation a été débordée par la qualité des synthèses». En conclusion, pour reprendre les mots de Francis Rossier, recteur du LCP, lors de ces Journées culturelles, «les collégiens ont pu atteindre différemment les objectifs du programme».

 
bilan
 

Lors des bilans, avec Awilo Ochieng Pernet et Pierre Pannatier

 

LE PROGRAMME D’ABIGAIL WILLIAMS ET ADRIEN DOYEN

Avant l’événement, Abigail Williams et Adrien Doyen, tous deux collégiens en 4e année, avaient réfléchi à la thématique, en réalisant en cours d’arts visuels un panneau collectif questionnant le spectateur sur les produits polluants présents dans les étendues d’eau.

Abigail Williams et Adrien Doyen

«J’ai beaucoup apprécié de pouvoir rencontrer des experts de plusieurs domaines.»
Abigail Williams

«Les trois jours m’ont donné une vision plus globale et nuancée des problématiques.»
Adrien Doyen

Le mercredi, lors d’une séance au cinéma, les deux étudiants ont été touchés par le film de Raphaël Blanc, réalisateur et producteur né à Ayent, intitulé Le rêve des enfants du lac Inlé, présentant des initiatives originales pour recycler les bouteilles en plastique, l’une des principales sources de pollution de la région. Ensuite, ils ont assisté à la conférence d’Emmanuel Reynard, professeur de géographie à l’Unil, et ont retenu la notion de stress hydrique, celle des jessour, système hydro-agricole ancestral dans le milieu aride comme celui de la Tunisie, ainsi que le lien direct entre les travaux de recherche et la gestion de l’eau. Dans le cadre de l’atelier sur le commerce alimentaire de proximité, Raphaël Bianco, fondateur d’Intchié No qui vend à Sion des produits locaux, leur a expliqué le rôle du financement participatif dans la création de son entreprise. Après la visite de l’épicerie et diverses informations sur son fonctionnement, ils ont rédigé en classe le bilan de la journée.

exposition de travaux d'élèves

Ayant l’italien en option, le jeudi les collégiens ont suivi une matinée entièrement dans la langue de Dante. Ils ont d’abord regardé un documentaire intitulé Terra madre, puis Donato Nuzzo et Isidoro Colluto, venus des Pouilles, leur ont raconté pourquoi ils ont lancé un programme autour d’un moulin (il Mulino di Comunità), de façon à cultiver des céréales anciennes et autochtones et produire leurs propres farines. Ils ont montré les impacts sociétaux et éducatifs de leur action, au-delà de la dimension agricole. Après la théorie, les étudiants ont assisté à la fabrication d’un pain, pu sentir l’odeur du levain, aux «profumi incredibili», et mis la main à la pâte.

atelier du pain

atelier du pain

Lors de l’atelier sur les farines autochtones et durables, les élèves ont mélangé théorie et pratique.

Le vendredi, Abigail Williams et Adrien Doyen ont vu avec intérêt Solutions locales pour un désordre global, film de la réalisatrice française Coline Serreau. L’après-midi, ils ont suivi la conférence d’Awilo Ochieng Pernet qui fut, de 2014 à 2017, présidente du Codex Alimentarius, programme commun de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture et de l’OMS, consistant en un recueil de normes en matière de sécurité alimentaire. La fonctionnaire fédérale fut durant cette période à l’initiative de la Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments célébrée le 7 juin. Nos deux étudiants ont été sensibles à son discours montrant les disparités relatives à la sécurité alimentaire dans le monde et leur édition s’est terminée avec le bilan à l’aula du LCP.

Quel regard portez-vous sur ces Journées culturelles?

Adrien: Mon bilan est très positif, car les trois jours m’ont donné une vision plus globale et nuancée des problématiques de l’eau, de l’alimentation et de la santé publique. Ce que j’ai préféré, c’est le fait que théorie et pratique soient constamment entremêlées.

Abigail: Je suis d’accord avec Adrien et j’ai aussi beaucoup apprécié de pouvoir rencontrer des experts de plusieurs domaines en lien avec la thématique abordée. Avoir divers intervenants regroupés sur trois journées en continu, cela nous aide à avoir un regard différent sur le monde, ici et ailleurs.

L’idée d’avoir une matinée en italien était-elle bonne?

Abigail: J’ai trouvé génial que deux intervenants soient venus du sud de l’Italie pour nous parler de céréales anciennes et retrouvées.

Adrien: C’était une chance, et leur récit nous a permis de voir que les enjeux de leur projet allaient bien au-delà de l’agriculture. Le moment autour de la fabrication du pain nous a changé de nos cours habituels, ce qui était agréable.

Quel message retenez-vous de ces Journées culturelles?

Abigail: Je souhaiterais faire davantage attention à ma manière de consommer, sachant que de petits gestes peuvent déjà être utiles. J’ai beaucoup aimé la leçon du film tourné en Birmanie.

Adrien: Avant, je n’avais pas vraiment conscience de l’impact de ma consommation sur la gestion de l’eau. Je retiens également qu’il faut toujours conserver une part d’optimisme et de confiance, car c’est comme cela que l’on avancera dans la recherche de solutions.

Propos recueillis par Nadia Revaz